Choisir son véhicule d’expédition


Quand on décide de prendre la route au long cours à bord d’un véhicule, la première grande décision est celle du choix du véhicule.

Il y a énormément de paramètres à prendre en compte et pas de véhicule idéal.
Il faut trouver le meilleur compromis entre votre type de voyage, votre destination et le niveau de confort minimal qui vous est nécessaire.
En fait chacun recherchera le véhicule qui correspond à son idéal de voyage et c’est ok comme ça !
Que tu sois team Poids lourd comme Justin et Bee, Van 4×4 comme les Marioles Trotters ou Moto comme Take me Everywhere, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse mais juste des façons différentes d’envisager son aventure.

Pour notre voyage nos principaux critères étaient les suivants :
1. Un véhicule ancien sans électronique, facilement réparable
2. Un véhicule léger et un vrai 4×4 qui passe partout
3. La compatibilité avec les grandes marques d’équipement (galerie, snorkel, porte roue, protections,…)
4. La possibilité d’aménager un espace de vie et un couchage dans la caisse pour les jours de mauvais temps ou les endroits où on préfère rester discrets

Partant de là, le choix est immense et la gamme de prix aussi !
On va commencer par se focaliser sur une marque qui est Land Rover.
Et on va donc répondre ici à la question qu’on nous pose le plus depuis quelques mois :
Mais pourquoi un Land Rover ? (et pas un Toyota ?)
Je suis à peu près certaine que si on avait acheté un Toyota on nous demanderait : mais pourquoi un Toyota et pas un Land Rover ?
L’être humain est un animal compliqué et qui se pose généralement beaucoup de questions 🙂

Donc pourquoi un Land Rover Defender ?
Déjà parce que c’est un véhicule mythique (quand tu entres dans la gamme Lego tu es une légende !) et qui a largement fait ses preuves sur les pistes africaines notamment.
Le Defender est également connu pour être réparable à l’infini ! « Toujours malade mais jamais mort ! » est sa devise … et on trouve des pièces détachées et des mécaniciens qui maitrisent ses caprices (oui il est connu pour être un peu susceptible) un peu partout dans le monde !
C’est également un véhicule facile à aménager avec sa caisse rectangulaire de bonne dimension.
Notre choix s’est donc rapidement orienté vers un Defender 300 TDI, pour la fiabilité de son moteur, sa robustesse et son absence totale d’électronique.
C’est pour nous le véhicule de voyage ultime : simple, basique, efficace !

Le prix d’un véhicule d’expédition
Une fois ce critère défini, il faut maintenant se poser la question du budget raisonnable à allouer à cet achat.
En effet la côte de ce type de véhicule a tendance à s’envoler ces dernières années et les prix peuvent varier du simple au triple.
Notre budget de départ était donc fixé autour de 20 000 euros pour un véhicule qui a entre 25 et 30 ans (produit entre 1994-1999) non aménagé, non équipé. (oui c’est pas donné ces petites choses)
Ce budget pouvait donc monter en fonction des équipements aménagements déjà présents mais nous ne cherchions pas spécifiquement un véhicule prêt à partir (le plaisir de galérer à faire soi même .. on aime la difficulté tu commences à nous connaître).

Finalement après plusieurs mois de recherche, nous avons trouvé dans l’Est de la France un 300TDI de 1995 avec seulement 158 000 kilomètres, un chassis sain et une caisse fourgon (pas de porte arrière) pour un budget de 20 300 euros qui fait désormais parti de l’équipage sous le nom de El Traktor ! (oui c’est pas une formule 1 clairement, mais c’est pas ce qu’on lui demande)

A quoi faire attention quand on achète un Defender d’occasion :
Nous ne sommes absolument pas connaisseurs, ni en mécanique, ni en 4×4.
Cependant il y a quelques point de vigilances à connaitre lorsqu’on achète ce type de véhicule (ce qui n’empêche pas les mauvaises surprises, nous le verrons après)

1 : Le look ne fait pas tout !
El Traktor n’a pas été un coup de foudre visuel, nous avons vu des modèles plus sympa mais le look ça se travaille et ce n’est pas ça qui nous mènera à bon port ! L’important c’est d’avoir une base saine. On priorisera donc les points suivants par rapport à la belle gueule de l’engin (mais il est mignon quand même hein) !

2 : La corrosion sera ta pire ennemie.
Alors oui un Defender ça a tendance à rouiller. D’autant plus un Defender qui approche des 30 ans.
Pour autant ce n’est pas une fatalité et lorsqu’un vendeur te dis que les bas de portes totalement percés avec du métal feuilleté c’est normal ou que oui le chassis est un peu rouillé mais bon c’est un Def (mais genre je passe ma main à travers le chassis là Monsieur quand même) il faut fuir !

3 : La mécanique des fluides.
Le plus difficile dans un Defender c’est de garder l’huile dedans et l’eau dehors … la problématique est posée.
Pour l’aspect étanchéité on est encore sur le dossier, c’est sans fin.
Par contre pour l’huile ce n’est pas une fatalité, le notre ne perd pas une goutte (on s’est même demandé à un moment si il y avait de l’huile dedans c’est dire !)
Alors quand on te dit bah oui c’est un Def, ça fuit ! Ben pas forcément ! mais on tolèrera quelques petits suintements 🙂

4 : Les heures de vol … euh non les kilomètres au compteur
Même si un Defender peut parcourir plusieurs centaines de milliers de kilomètres sans problèmes, pour un véhicule de cet âge on va trouver de grandes disparités dans le kilométrage parcouru.
Nous avons vu des véhicules de 100 000 à 500 000 km pour des budgets quasi identiques.
De la même façon il faudra essayer de différencier les véhicules utilisés de façon intensive en tout terrain et donc très sollicités des véhicules utilisés sur route ou chemins (pêche, chasse, agriculteurs, on en a même vu un qui appartenait à un zoo avec une peinture zèbre pour se fondre dans le décor).

4 : Contrôle technique, carnet d’entretien et révision générale
Le contrôle technique donne une idée des problématiques du véhicule au moment de l’achat. Si tu as un carnet d’entretien ça te permet également de remonter l’historique du 4×4.
De notre côté nous avons décidé dès le 4×4 acheté de le déposer dans un garage spécialisé Land Rover pour un entretien complet, un check up général et un traitement du chassis.


Accepter les aléas du dieu mécanique
Le verdict du spécialiste était excellent.
Un véhicule sain aucune fuite, un chassis en très bon état, un moteur qui tourne comme une horloge … juste un léger changement de bruit lorsqu’on roule en cinquième mais les vitesses passent nickel, la boite réagit bien … à surveiller éventuellement.

Moins de 500 km plus tard, un bruit sourd, le niveau sonore qui augmente dans l’habitacle puis un claquement répétitif au niveau de la boite de vitesse, un arrêt sur le bas côté et un retour en dépanneuse.
2 mois après et 8 000 euros de moins sur notre compte en banque, nous avons désormais un véhicule sain, sans aucune fuite, avec chassis en excellent état, moteur qui tourne comme une horloge mais aussi boite de vitesse, boite de transfert, arbre de transmission et embrayage flambant neufs …. Un defender semi neuf de 28 ans !

La bonne nouvelle c’est que ça ne nous est pas arrivé en plein désert ! Clairement si ça devait casser il valait mieux que ça casse maintenant et qu’on soit tranquilles ensuite.
La moins bonne nouvelle c’est que ça modifie quelque peu notre budget achat / préparation / équipement / aménagement mais aussi le temps qu’il nous reste (5 mois) pour l’aménager avant le départ.

Comme quoi l’achat d’un véhicule d’expédition est loin d’être une science exacte !
Mais c’est surtout le début de l’aventure.

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