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Aménager un Defender : Etape 2 : Traiter la rouille et protéger

Une des caractéristiques principales du Defender « vintage » est d’avoir une fâcheuse tendance à rouiller.
C’est même une des premières choses à regarder lorsqu’on achète ce type de véhicule.
Les zones le plus sensibles sont le chassis (avec un risque majeur pour la solidité générale du véhicule) mais également d’autres endroits comme les bas de porte, les zones de jonction de la caisse ou les dessous de siège et plancher de cabine.
Le nôtre semblait plutôt sain à ce niveau.
Le chassis était très peu atteint et à été totalement traité au garage en préventif et au contrôle visuel les bas de porte étaient nickel.
C’est donc au moment du démontage qu’on allait découvrir si les zones non visibles nous réservaient de mauvaises surprises.

Comprendre la corrosion
La corrosion désigne la dégradation d’un matériau métallique par son environnement.
La conséquence de cette attaque est de faire retourner le métal vers sa forme d’origine, à un état naturel d’oxyde.
La corrosion peut être retardée mais jamais évitée !
Tous les produits métalliques finissent un jour par rouiller.
Si certains métaux et alliages subissent une corrosion limitée, fer et acier subissent une corrosion assez « agressive » qui peut remettre en question l’intégrité de la pièce touchée.

Rouille et corrosion galvanique
La rouille tout le monde connait, on visualise tout de suite cet aspect orange si caractéristique.
Elle est le résultat d’une oxydation quand le métal entre en contact avec de l’eau qui peut également être contenue dans l’air via l’humidité naturelle.
Cependant il faut savoir qu’il y a différents stades d’atteinte par la rouille allant de la simple corrosion de surface facile à traiter, à l’effritement ou feuilletage du métal jusqu’à la corrosion perforante (oui quand tu passes ta main à travers le chassis on peut dire que c’est perforant et c’est plutôt mauvais signe).

L’autre type de corrosion un peu moins connue c’est la corrosion galvanique (ou électrolytique).
Cette corrosion se crée par le contact entre 2 métaux ou alliages différents. Moins reconnaissable et moins courante que la rouille, elle est cependant très agressive. Cette corrosion est augmentée dans les environnements salins.

Quel type de corrosion pour El Traktor ?
Nous avons trouvé les 2 types de corrosion au démontage mais dans des quantités très raisonnables pour son grand âge.
La rouille classique était essentiellement présente dans les boites qui se situent sous les sièges conducteur et passager.
Pour la corrosion galvanique, nous l’avons découverte en retirant l’habillage qui était fixé avec des vis à travers la caisse.
Tous les points de contact entre les métaux se sont donc oxydés.

Comment traiter la rouille sur un Defender ?

  • Décaper : Après avoir tout démonté pour repérer les zones atteintes, la première étape est donc de supprimer la rouille en remettant le métal à nu. On attaque donc à la perceuse équipée d’une brosse métallique pour dégrossir et on termine à la brosse manuelle ou au papier de verre pour un fini le plus propre possible.
  • Dégraisser les surfaces à l’acétone afin de retirer toute trace de rouille
  • Traiter les zones atteintes à l’aide d’un produit stop rouille que l’on applique au pinceau. Nous avons utilisé du Rustol qui stoppe et stabilise la rouille en plus de servir de base pour application d’une peinture de finition et en avons passé deux couches.
  • Boucher les trous avec du Sintofer répare métal souple (oui le truc rose moche sur la photo c’est pas des malabars !) spécialement conçu pour les pièces en mouvement.
  • Peindre : Pour encore plus de protection sur l’ensemble de la caisse et même si les surfaces atteintes par la rouille ne seront plus apparentes une fois le véhicule aménagé, nous avons décidé de repeindre l’intégralité de l’intérieur de l’habitacle dans la couleur la plus proche possible de celle d’origine. Nous avons donc retenu la nuance cool 4 de chez Leroy Merlin

Au final cette étape nous aura pris pas mal de temps, mais il était important pour nous de partir sur une base saine et de profiter d’avoir le véhicule à nu pour réaliser ces opérations.
En effet une fois l’isolation collée et l’aménagement fixé ces parties ne seront plus accessibles alors on préfère prendre du temps et faire bien les choses.
Et au final on ne va pas se mentir le résultat est ultra satisfaisant !
On est encore loin du véhicule aménagé mais c’est une première petite victoire d’avoir un intérieur nickel !

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Aménager un Defender : Etape 1 : Nettoyer, balayer, astiquer

Voilà voilà, tu as claqué plusieurs mois de salaire pour acheter un véhicule d’expédition.
Après quelques heures au volant tu t’aperçois que conduire un 4×4 trentenaire c’est pas tout à fait la même chose que conduire une citadine, tu es sourd, tu as les mains qui vibrent et un mal de crâne de compétition.
Demain est un autre jour !

Le lendemain inconscient de ce qui t’attend tu retournes voir la bête avec des idées d’aménagement plein la tête.
Et tu te dis que ça serait une bonne idée de filmer. NON !
Breaking news : n’est pas Spielberg qui veut …

Le « double clic » est culte quand même !

Bon c’est pas tout ça, mais y a du taff !
Etape 1 : démonter l’aménagement existant (un rack métallique, une malle et une banquette) et retirer l’habillage en bois pour vérifier l’état de la caisse. ça devrait nous prendre une heure.
2 jours après, au bout du rouleau, on termine les derniers boulons récalcitrants à la disqueuse. (je crois qu’Instagram nous ment avec des réels d’aménagement dans lesquels tout semble fluide)
L’aménagement était solide on ne peut pas dire le contraire.

Une fois les tonnes de poils de chien et de sanglier débarrassés et les balles de fusil ramassées (on en conclu donc que le gars n’était pas pêcheur ni gardien de zoo, enfin j’espère … ) la surprise est plutôt bonne puisque nous trouvons très peu de traces de rouille au niveau de la caisse.

On continue donc le démontage en retirant les sièges avant, le ciel de toit et les pare soleil pour les nettoyer (et en cassant le rétro par la même occasion) oups.
Puis en démontant le plancher arrière pour le poncer et le réutiliser avec un nouvel isolant (t’as vu le prix du bois sérieux ?).
Une bonne douche pour El Traktor et au lit !
L’étape suivante sera de traiter la rouille et repeindre l’intérieur de la caisse.

Choisir son véhicule d’expédition


Quand on décide de prendre la route au long cours à bord d’un véhicule, la première grande décision est celle du choix du véhicule.

Il y a énormément de paramètres à prendre en compte et pas de véhicule idéal.
Il faut trouver le meilleur compromis entre votre type de voyage, votre destination et le niveau de confort minimal qui vous est nécessaire.
En fait chacun recherchera le véhicule qui correspond à son idéal de voyage et c’est ok comme ça !
Que tu sois team Poids lourd comme Justin et Bee, Van 4×4 comme les Marioles Trotters ou Moto comme Take me Everywhere, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse mais juste des façons différentes d’envisager son aventure.

Pour notre voyage nos principaux critères étaient les suivants :
1. Un véhicule ancien sans électronique, facilement réparable
2. Un véhicule léger et un vrai 4×4 qui passe partout
3. La compatibilité avec les grandes marques d’équipement (galerie, snorkel, porte roue, protections,…)
4. La possibilité d’aménager un espace de vie et un couchage dans la caisse pour les jours de mauvais temps ou les endroits où on préfère rester discrets

Partant de là, le choix est immense et la gamme de prix aussi !
On va commencer par se focaliser sur une marque qui est Land Rover.
Et on va donc répondre ici à la question qu’on nous pose le plus depuis quelques mois :
Mais pourquoi un Land Rover ? (et pas un Toyota ?)
Je suis à peu près certaine que si on avait acheté un Toyota on nous demanderait : mais pourquoi un Toyota et pas un Land Rover ?
L’être humain est un animal compliqué et qui se pose généralement beaucoup de questions 🙂

Donc pourquoi un Land Rover Defender ?
Déjà parce que c’est un véhicule mythique (quand tu entres dans la gamme Lego tu es une légende !) et qui a largement fait ses preuves sur les pistes africaines notamment.
Le Defender est également connu pour être réparable à l’infini ! « Toujours malade mais jamais mort ! » est sa devise … et on trouve des pièces détachées et des mécaniciens qui maitrisent ses caprices (oui il est connu pour être un peu susceptible) un peu partout dans le monde !
C’est également un véhicule facile à aménager avec sa caisse rectangulaire de bonne dimension.
Notre choix s’est donc rapidement orienté vers un Defender 300 TDI, pour la fiabilité de son moteur, sa robustesse et son absence totale d’électronique.
C’est pour nous le véhicule de voyage ultime : simple, basique, efficace !

Le prix d’un véhicule d’expédition
Une fois ce critère défini, il faut maintenant se poser la question du budget raisonnable à allouer à cet achat.
En effet la côte de ce type de véhicule a tendance à s’envoler ces dernières années et les prix peuvent varier du simple au triple.
Notre budget de départ était donc fixé autour de 20 000 euros pour un véhicule qui a entre 25 et 30 ans (produit entre 1994-1999) non aménagé, non équipé. (oui c’est pas donné ces petites choses)
Ce budget pouvait donc monter en fonction des équipements aménagements déjà présents mais nous ne cherchions pas spécifiquement un véhicule prêt à partir (le plaisir de galérer à faire soi même .. on aime la difficulté tu commences à nous connaître).

Finalement après plusieurs mois de recherche, nous avons trouvé dans l’Est de la France un 300TDI de 1995 avec seulement 158 000 kilomètres, un chassis sain et une caisse fourgon (pas de porte arrière) pour un budget de 20 300 euros qui fait désormais parti de l’équipage sous le nom de El Traktor ! (oui c’est pas une formule 1 clairement, mais c’est pas ce qu’on lui demande)

A quoi faire attention quand on achète un Defender d’occasion :
Nous ne sommes absolument pas connaisseurs, ni en mécanique, ni en 4×4.
Cependant il y a quelques point de vigilances à connaitre lorsqu’on achète ce type de véhicule (ce qui n’empêche pas les mauvaises surprises, nous le verrons après)

1 : Le look ne fait pas tout !
El Traktor n’a pas été un coup de foudre visuel, nous avons vu des modèles plus sympa mais le look ça se travaille et ce n’est pas ça qui nous mènera à bon port ! L’important c’est d’avoir une base saine. On priorisera donc les points suivants par rapport à la belle gueule de l’engin (mais il est mignon quand même hein) !

2 : La corrosion sera ta pire ennemie.
Alors oui un Defender ça a tendance à rouiller. D’autant plus un Defender qui approche des 30 ans.
Pour autant ce n’est pas une fatalité et lorsqu’un vendeur te dis que les bas de portes totalement percés avec du métal feuilleté c’est normal ou que oui le chassis est un peu rouillé mais bon c’est un Def (mais genre je passe ma main à travers le chassis là Monsieur quand même) il faut fuir !

3 : La mécanique des fluides.
Le plus difficile dans un Defender c’est de garder l’huile dedans et l’eau dehors … la problématique est posée.
Pour l’aspect étanchéité on est encore sur le dossier, c’est sans fin.
Par contre pour l’huile ce n’est pas une fatalité, le notre ne perd pas une goutte (on s’est même demandé à un moment si il y avait de l’huile dedans c’est dire !)
Alors quand on te dit bah oui c’est un Def, ça fuit ! Ben pas forcément ! mais on tolèrera quelques petits suintements 🙂

4 : Les heures de vol … euh non les kilomètres au compteur
Même si un Defender peut parcourir plusieurs centaines de milliers de kilomètres sans problèmes, pour un véhicule de cet âge on va trouver de grandes disparités dans le kilométrage parcouru.
Nous avons vu des véhicules de 100 000 à 500 000 km pour des budgets quasi identiques.
De la même façon il faudra essayer de différencier les véhicules utilisés de façon intensive en tout terrain et donc très sollicités des véhicules utilisés sur route ou chemins (pêche, chasse, agriculteurs, on en a même vu un qui appartenait à un zoo avec une peinture zèbre pour se fondre dans le décor).

4 : Contrôle technique, carnet d’entretien et révision générale
Le contrôle technique donne une idée des problématiques du véhicule au moment de l’achat. Si tu as un carnet d’entretien ça te permet également de remonter l’historique du 4×4.
De notre côté nous avons décidé dès le 4×4 acheté de le déposer dans un garage spécialisé Land Rover pour un entretien complet, un check up général et un traitement du chassis.


Accepter les aléas du dieu mécanique
Le verdict du spécialiste était excellent.
Un véhicule sain aucune fuite, un chassis en très bon état, un moteur qui tourne comme une horloge … juste un léger changement de bruit lorsqu’on roule en cinquième mais les vitesses passent nickel, la boite réagit bien … à surveiller éventuellement.

Moins de 500 km plus tard, un bruit sourd, le niveau sonore qui augmente dans l’habitacle puis un claquement répétitif au niveau de la boite de vitesse, un arrêt sur le bas côté et un retour en dépanneuse.
2 mois après et 8 000 euros de moins sur notre compte en banque, nous avons désormais un véhicule sain, sans aucune fuite, avec chassis en excellent état, moteur qui tourne comme une horloge mais aussi boite de vitesse, boite de transfert, arbre de transmission et embrayage flambant neufs …. Un defender semi neuf de 28 ans !

La bonne nouvelle c’est que ça ne nous est pas arrivé en plein désert ! Clairement si ça devait casser il valait mieux que ça casse maintenant et qu’on soit tranquilles ensuite.
La moins bonne nouvelle c’est que ça modifie quelque peu notre budget achat / préparation / équipement / aménagement mais aussi le temps qu’il nous reste (5 mois) pour l’aménager avant le départ.

Comme quoi l’achat d’un véhicule d’expédition est loin d’être une science exacte !
Mais c’est surtout le début de l’aventure.

POURQUOI UN TOUR D’AFRIQUE


Commençons par le commencement.

Pourquoi un tour d’Afrique ?
Pourquoi ne pas finir notre tour du monde débuté il y a 4 ans et interrompu pour cause de pandémie mondiale.
(Ou pourquoi pas rester chez nous et se construire une vie normale après tout ?)

L’Afrique est une terre mystérieuse et fantasmée. On connaît très mal ce continent et on a souvent des idées fausses à son sujet.
J’ai toujours rêvé de faire un safari et de voir les animaux dans leur milieu naturel.
Mais l’image de l’Afrique s’arrêtait un peu à ça pour moi il faut bien l’avouer.
Un voyage de quelques semaines en Afrique du Sud ou Tanzanie peut-être à la découverte de ces lieux dont on a tous entendu parler, le parc Kruger, ou celui du Serengeti, pourquoi pas en prolongeant par un séjour à Zanzibar.
Un rêve de carte postale et de publication Instagram mais pas d’Afrique clairement.
De tous les continents l’Afrique est aujourd’hui le moins touristique, le moins connu et le moins accessible pour les voyageurs.
Pourtant l’Afrique n’est pas si loin de nous … beaucoup moins loin que les destinations que nous avons parcourues précédemment.

Lorsqu’il a été question de reprendre la route (la sédentarité ne fait clairement pas parti de nos plans à moyen terme) la première idée était bien évidemment de reprendre le cours de notre itinéraire initial et donc de rejoindre l’Amérique du Sud.

Cependant notre première aventure en pleine pandémie nous a rendu un peu méfiant sur le fait d’être dépendant en permanence de solutions de transports et d’hébergement.
Quand les hôtels et les aéroports ferment, le backpacker est bien en peine !

Nous cherchions donc un mode de voyage qui nous permette d’être encore plus autonomes, encore plus minimalistes et totalement libres dans notre façon de voyager.

Le 4×4, ou le van ou ou le camion (on est passé par à peu près tous les modèles de véhicules terrestres avant de se décider, on a même envisagé rapidement la moto et le vélo) nous est donc apparu comme une solution idéale, nous permettant à la fois de nous déplacer mais aussi d’y dormir, d’y cuisiner et de disposer d’eau et d’électricité.

Pour autant si le véhicule réglait le problème du transport une fois sur place, il fallait bien déplacer la bête et son équipage jusqu’au point de départ ce qui signifiait shipping du véhicule et billets d’avion sur environ 9 000 km.

Breaking news : Au niveau du détroit de Gibraltar la distance qui sépare l’Europe de l’Afrique est de 14,5 km et il faut moins d’une heure en Ferry pour changer de continent

A ce moment nous avions découvert un couple de voyageurs qui parcourait l’Afrique à bord d’un van.
Les Marioles Trotters, leur van Léon et leurs 4 années d’aventures sur ce continent ont rendu tangible ce projet.
On a pu entrevoir à travers leurs partages la beauté et la diversité de ce continent, la richesse des cultures et des traditions, la simplicité, la gentillesse et l’incroyable résilience des populations.
On a pu grâce à eux imaginer vivre l’Afrique autrement que ce qu’on avait toujours envisagé. Se confronter réellement à ce continent, partager le quotidien des populations, vivre simplement, s’adapter aux éléments et aux conditions difficiles et découvrir ses merveilles.

Bref l’imaginaire était en route et le projet prenait forme. Rejoindre le Maroc et entamer la descente du continent par la côte ouest.

L’objectif ?
Dans l’absolu un tour d’Afrique, rejoindre le Cap et remonter jusqu’en Egypte … mais nous sommes très bien placés pour te dire qu’entre ce que tu prévois et la réalité il y a parfois quelques adaptations à faire !

La durée ? aucune idée … le tout c’est de partir que ce soit pour un an, deux ans, cinq ans, une vie … seul l’avenir nous le dira et nous nous adapterons comme toujours !

On t’emmène ?

QUAND RIEN N’EST PREVU, TOUT EST POSSIBLE
Antoine De Maximy